mercredi 9 juin 2010

« Dogora » : hier soir, 300 voix l'ont porté de concert mercredi 09.06.2010, 05:12 - La Voix du Nord



| ON EN PARLE |

En golf, quand les professionnels jouent avec les amateurs, c'est un Pro-Am ; en musique, c'est « Dogora », servi sur toutes les bonnes scènes et depuis hier au Phénix de Valenciennes : 300 choristes portés par un brass band et le Corou de Berra, à moins que ce ne soit l'inverse. Monté haut, le soufflé ne retombera pas de sitôt. Vous en reprendrez bien un peu ce soir et demain ?

PAR SÉBASTIEN CHÉDOZEAU

valenciennes@lavoixdunord.fr PHOTOS DIDIER CRASNAULT

C'était un soir à tout rompre, leur grand soir : ils en ont profité autant qu'ils pouvaient hier, jusqu'au bout des rappels d'un Phénix conquis.

D'autres choristes prendront leur place ce soir. Et encore demain. Rien n'affectera la puissance de l'oeuvre, dont les premiers traits furent jetés dès 1994 par Étienne Perruchon et que le compositeur n'a cessé de tordre dans tous les sens depuis. Jusqu'à Tchikidan, cette suite pour choeur d'enfants qu'il présentera la saison prochaine en ces lieux.

On en frémit d'avance : avec Dogora, cet homme a fait du public sa chose, sorte d'éponge absorbeuse d'émotions, que la musique porte en elle. Pendant 1 h 40, on est traversé par la peur, la joie, le chagrin, l'allégresse. Le dogorien, langue imaginaire, nul ne l'a jamais parlé et pourtant, on est persuadé au bout du compte d'en comprendre jusqu'à la moindre nuance.

Étienne Perruchon, qui n'en est pas à sa première adaptation de Dogora est ressorti de là « sous le choc », effaré par l'intense capacité de concentration des enfants, que Valenciennes est allée chercher dans ses écoles et ses collèges. À son piano, l'artiste raconte même avoir savouré ce moment « spécial » : « Je savais que dans le public certaines personnes n'avaient jamais mis les pieds dans une salle de spectacle, elles découvraient la joie de la représentation. » Ému, Romaric Daurier, le patron du Phénix, l'était tout autant, exactement pour les mêmes raisons : « À la fin, j'ai versé une petite larme. » •

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